Créteil, Ile de France...

Au sortir du métro, descendre l’escalier, on y croise une boutique afro, Aminata que ça s’appelle, un truc malien ou sénégalais qui attend le client comme une perle rare, du côté du guichet RATP, un antillais en pull bleu s’affaire, des jeunes lycéennes tendance pétasses houspilleuses agitent leurs breloques et leurs ongles vernis, elles voudraient pas qu’on oublie qu’elles existent, qu’elles sont là, alors elles gueulent.

Ensuite, remonter un escalier douteux, éclairé au néon faiblard, des senteurs de pisse et de javel puis le jour venant, j’entends des cris d’enfants, je regarde droit devant, ça s’appelle ora torah, un complexe qui abrite des gamins à kippa qui jouent au foot, s’engueulent, crient. Ce qui m’intrigue ce sont les pilonnes de défense qui barrent toute l’école, je me dis dans un premier temps, parano juive, qu’est ce qu’ils fabriquent à transformer une école en camp fortifié, en ghetto à chaîne, acier et interphone. J’avance comme dans un travelling toutes les fenêtres sont criblées d’impacts, pierres, balles, parpaing, tout a dû y passer.

Autour, les bâtiments d’une agence solidaire et celui de la Caisse des Allocations familiales sont intacts, rien ne laisse présager que l’esplanade Félix Eboué sent son kiffe la racaille avec poubelles envolées en volutes de fumées et carcasses de voitures encore noires de leur holocauste quotidien en honneur d’un dieu vicelard qui se fait appeler Niklafranceélappolisse, dybbuk larvaire qui creuse la cervelle des sinistrés à capuche.

Dieudonné doit être content, les forces sionistes ont été contenues dans un bunker. Je ne crois pas qu’un jour les afro-maghrébins spécialisés dans le rôle de lumpenprolétaire victime de la société s’en iront, parce que tout simplement il est peu de nations qui dépouille une partie de ses membres pour entretenir le carnaval triste de ceux qui se prétendent des parias alors qu’ils habitent des appartements, sont soignés, habillés, nourris, éduqués, instruits, torchés et accompagnés sans aucune réciprocité.

Les autres afro-maghrébins sont par nature invisibles, inconnus des médias, planqués dans une malle avec marqué dessus, RAS, quand on veut montrer qu’on n’est pas dupe, qu’on sait bien que tous les afro-maghrébins ne sont pas des trimards, comme au zoo on sort les spécimens dits représentatifs et on agite le flacon de la discrimination positive et de la diversité qui ferait vomir n’importe quel individu pourvu d’un peu d’honneur et d’orgueil.

En revanche, je ne suis pas sûr que les juifs resteront, non pas parce que les juifs seraient des victimes éternelles et des justes parmi les justes, toutes choses que professent à longueur d’antenne les loukoums verdoyants de la bonne parole, les Attali, BHL et consorts, mais parce que les juifs obéissent comme le disait Péguy à deux logiques, celles de la mystique et celle de la politique.

Côté mystique, les trublions des Yeshivot continuent à vivre au rythme de la Torah et des observances dictées par le Talmud, parfois ils prennent le chemin de la kabbale, d’autres fois, la voie sans issue des messianismes d’opérette qui pensent que Dieu enverra son Messie faire un aller et retour avec dans ses bagages la liste des élus. On trouve aussi quelques adeptes de la négation à la Badiou, ça donne le renversement suivant, le juif fut le PERSÉCUTÉ, plus Christ que le Christ, aujourd’hui c’est le sans-papelard qui s’échine dans la restauration, demain le débouté du droit d’asile et des allocs.

Côté politique, les juifs sont comme tout le monde, ils aiment le pouvoir, l’argent et la vulgarité qui va avec, le dîner du CRIF c’est le gala des faux-culs à bagouzes, qu’il faudrait révérer parce qu’ils sont juifs, « à bon » qu’on se dit « t’es aussi con que le goy à tête d’épagneul qui trouve que la frontière de la France se trouve sur le Jourdain et je dois te saluer ? ». Il vous dira que oui, que la Shoah, tout ça, que Vichy, que l’inexcusable, que donc les juifs c’est spécial quoi et puis il repartira en coulisses faire ses petites affaires avec sa mezouzah portative.

C’est ça le politique juif lambda, silencieux durant l’affaire Dreyfus, pas de vague les gars, hissant les couleurs bleue et blanche aujourd’hui en scandant Shoah et Israël comme s’il s’agissait de talismans, dans la Bible on appelle ça de l’idolâtrie, mais il n’y a que lui qui ne le sait pas.

Oui, un jour des juifs partiront parce qu’ils auront vécu dans un ghetto volontaire, parce qu’ils se seront persuadés que ceux qui ne les révèrent pas en se signant pour les fautes d’un Etat-croupion sont des antisémites, parce que des branleurs ont trouvé leur cible en canardant des synagogues et des écoles, parce que, selon l’enseignement des prophètes, leurs politiques les ont toujours conduit à la catastrophe, parce qu’ils ont désappris la France et sa langue de juristes, de moralistes et d’écrivains.