Littérature française...

Eric Raoult est un produit de synthèse du laboratoire post-gaulliste. Toujours échappé de son rôle d’accordéoniste dans le band Puissance 4, les inoubliables concepteurs de la ritournelle « viens boire un petit coup à la maison », son rôle est de jouer les sémaphores auprès da la volaille électorale égarée sur les terres frontistes. Député-maire du Raincy où même une guenon attifée d’un foulard UMP serait largement élue, Raoult est l’incarnation umépiste du français supposé de souche, son miroir déformant. Bien en chair, un peu gros, le sourire niais, des yeux vides de labrador en folie, des costards passe-partout, une épaisse malice de ruffian qu’on subodore, la main leste sur les cuisses des femmes, une joue marquée d’avoir trop reçu de revers et de soufflets, une mentalité de Sgnanarelle modeste et bas du front, pour résumer un Pierre Mondy sans le talent. Qu’il en appelle au devoir de réserve d’un goncourable en se drapant de son écharpe de maire, c’est comme s’il sonnait le clairon, débout les morts, à nous les vieux, pensez aux régionales.

Marie N’Diaye est un autre produit de synthèse, celui de l’intelligentsia franchouillarde-cosmopolite. Elle possède en commun avec Darrieussecq, outre un conflit pour plagiat, une même absence de style, un même minimalisme d’écriture emprunté aux magazines féminins, un même accès juvénil aux prébendes éditoriales, les mêmes encensoirs baptisés critiques. Dans les deux cas, on fantasme la position d’écrivain antifasciste pour masquer qu’on est à la hauteur de rien, ni de l’Histoire, ni de l’écriture, juste de bonnes petites fillettes à cartables, devenues de gentilles femmes d’extérieur qui ont choisi l’écriture romanesque comme d’autres choisissent la banque ou la gestion, avec cette application, ce manque d’humour et de distance, cette ingénuité dans l’arrogance discrète et insupportable qui accompagnent l’émancipation de la femme, son empowerment, comme disent les féministes d’outre-Atlantique.

Oui la France de Monsieur Sarkozy est monstrueuse, mais pas de la manière dont l’entend l’exilée de Berlin, dans son 18 pièces qu’elle a transformé en Jersey permanent avec vue sur la Spree. Quand on a de tels Victor Hugo, on mesure le délire qui s’est emparé de ce pays.

Le 11 novembre Monsieur le Président de l’identité nationale qui s’offusque si fort de 40 pétasses recouvertes de burqa, a prononcé un discours sur le sens de la première guerre mondiale. Monsieur Identité Nationale a dit nous, mais son nous voulait dire à la fois, allemands, européens, puissants, français, sages etc., c’est-à-dire à peu près n’importe qui.
J’ai pensé à Clémenceau qui répondit à un type qui lui demandait ce que les temps futurs retiendraient de Versailles, « en tout cas ils ne diront pas que la Belgique a envahi l’Allemagne ».Le Tigre se trompait.

Avec Sarkozy et ceux qui lui rédigent ses discours, les français n’ont pas défendu leur indépendance, leur autonomie, leur puissance, leur manière de vivre et d’espérer, de pleurer et de mourir, non les français ont déclenché, à parité avec les allemands, la guerre civile européenne et même, les salauds, se sont montrés si peu généreux qu’ils ont précipité les allemands dans les bras des nazis.

Le même, le jour d’après, s’en prenait à ceux qui dénigrent notre histoire.